Le Dernier Face à Face - Faccia a faccia - 1967 - Sergio Sollima

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Cole Armin
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Le Dernier Face à Face - Faccia a faccia - 1967 - Sergio Sollima

Message par Cole Armin »

Pour ceux qui ne connaissent pas le film, par ICI


Attention, les SPOILER sont Autorisés, donc ne lisez pas ce topic avant d'avoir vu le film.


Tous les documents sont à poster dans ce topic:
http://westernmovies.free.fr/Forums/vie ... php?t=3357

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Sartana
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Message par Sartana »

Pour commencer, rappellons l'histoire : Brad Fletcher (Gian Maria Volonte) va dans l'ouest sur les conseils de son médecin afin de soigner sa tuberculose. Sur la route, il sauve la vie d'un desperado, Salomon "Beauregard" Bennet (Tomas Milian), un redoutable desperado, chef d'une bande baptisée la Horde sauvage. Fasciné par ce personnage charismatique, Fletcher décide de l'accompagner dans son repaire et de faire un coup avec lui. À son contact, l'ex-professeur se métamorphose peu à peu et se découvre des pulsions violentes. Il met alors son intelligence au service du banditisme...

Sergio Sollima vient de réalisé Colorado (http://westernmovies.free.fr/Forums/vie ... t=colorado) qui connu un grand succès populaire en italie. Les paysages d'Almeria sont magnifiquement exploités pour des plans magnifiques et très larges. Bref, Sollima a parfaitement compris comment Leone réalise, tout en trouvant un style propre, il évite les gros plans trop nombreux sur les yeux des personnages pour se concentrer sur les visages. Inmanquablement, qui dit style proche de Leone, dit Ennio Morricone à la musique. Cette dernière est exceptionnelle, et là j'ai trouvé un truc vous me direz si je psychote ou pas ;) : le générique du début résume à lui seul le film : tout d'abord une musique calme un peu rythmée (le professeur va dans l'ouest), puis il y a une rupture brutale (rencontre avec l'ouest et un hors la loi redouté), puis les chants qui partent dans les aiguës (et là, on a la folie meutrière de Brad Fletcher), non ?

Le dernier face à face fait partie des chefs-d'œuvre du western italien à l'instar du Bon la brute et le truand ou d'Il était une fois dans l'ouest. D'ailleurs le film de Sollima avait été retitré "Il était une fois dans l'Arizona" : ce n'est pas un hasard cool ! L'histoire à elle seule et surtout la façon dont elle est traitée font de ce film un exemple en matière de western psychologique : le professeur d'abord hostile à la vie de hors-la-loi, puis réticent, puis complice (l'attaque de la banque), puis chef lui-même est amenée en douceur, tout comme la transformation de Fletcher. On ne comprend véritablement comment il fonctionne et ce qui s'est passé dans son esprit que lors de 2 moments :

- Lorsqu'il parle à l'agent de la Pinkerton qu'il torture (voir la citation permanente au bas de mon post :P )
- Et dans le désert lorsqu'il parle de reformer la bande et de recommencer une vie de bandit, car selon lui Bennet et lui ensemble sont invincibles (c'est d'ailleurs pourquoi Beauregard le tuera : si ensemble ils sont invincibles, alors seul, l'un des 2 peut mourir). On notera aussi que les rôles sont inversés : au début du film Bennett veut reformer la Horde Sauvage, à la fin, c'est Fletcher.

En ce qui concerne les acteurs, Volonte est très à l'aise dans le genre de personnages qui perdent peu à peu les pédales et sombrent dans la violence. Il joue aussi très bien le tuberculeux en fin de parcours :) . Milian quant à lui est ici à contre-emploi de son rôle de Cuchillo dans Colorado et joue ici tout en retenue et en sobriété ce qui dévoile une autre facette de son talent. Aux seconds rôles, des habitués : Nello Pazzafini, José Torres, le grand William Berger, Frank Braña, Aldo Sambrell : bref, un régal pour les initiés :D
En bref, j'ai littéralement adoré ce film, qui est pour moi LE western italien hors Leone à submerger de la déferlante de daubes que nous ont pondu les auteurs de Cinecittà. Donner une note ici serait improbable et déplacé, alors que faire ? Inclinons-nous simplement avec respect :applaudis_6:
"Il suffit de franchir les limites de la violence individuelle qui est criminelle,
pour atteindre la violence de masse qui... qui fait l'histoire..." Brad Fletcher dans Le dernier face à face
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fa
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Message par fa »

Pas vu. Mais je n'ai pas souvenir que Solima est fait preuve de grandes qualités dans ses autres films. Seul Volonte que j'adore pourrait me pousser à jeter un oeil.
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Breccio
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Message par Breccio »

Pas encore revu le film, mais quelques réflexions en vrac.
D'abord, l'épreuve du feu : le scénario est-il transposable dans un autre genre que le western ? Difficilement. "Le Dernier Face à face" travaille en effet l'un des éléments essentiels du genre : la tension entre civilisation et barbarie en ce qu'elle est matérialisée par la frontière. Sur la fameuse "horde sauvage" commandée par Beauregard, aucune des forces en présence n'a le même regard : pour les autorités, ce n'est qu'une bande à éliminer, pour ses membres, c'est une communauté de laissés-pour-comptes. Si l'on voulait trouver le plus petit dénominateur commun à ces deux conceptions, on parlerait de communauté anarchiste (parallèle avec la Commune de Paris ?).
Réflexion au sujet du scénario : le personnage de Siringo (William Berger) suit, sur un mode mineur, la même évolution que celui de Beauregard : d'abord partisan de l'efficacité à tout crin, il retrouve son humanité en découvrant, horrifié, les excès dont "son" camp est capable--on peut lui opposer le personnage du traître (interprété par Aldo Sambrell, si mes souvenirs sont bons), tout comme le personnage de Fletcher est opposé à celui de Beauregard.
Très riche structure, donc, puisqu'on peut mettre en parallèle l'opposition Fletcher/Beauregard (mode majeur), l'opposition Berger/Sambrell et le conflit entre la société établie (les autorités) et la horde sauvage (la Commune). ("Sartana" a raison de souligner la phrase prononcée par Fletcher, qu'il cite au bas de ses posts: c'est l'une des clés du film.)
B.
Carcasse
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Message par Carcasse »

fa a écrit :Pas vu. Mais je n'ai pas souvenir que Solima est fait preuve de grandes qualités dans ses autres films. Seul Volonte que j'adore pourrait me pousser à jeter un oeil.
Ce n'est pas le but du jeu dans cette rubrique du forum que simplement d'aimer ou ne pas aimer.
Ici, nous choisissons un film d'un (presque) commun accord et nous le regardons afin de le disséquer au mieux. Bien entendu, nos sentiments et goûts personnels rentrent forcément en ligne de compte, mais nous essayons quand même d'être le plus objectif possible dans l'analyse.
Bien entendu, nous pouvons toujours y exprimer notre sentiment, mais encore nous faudrait-il indiquer pourquoi (voire même l'absence de pourquoi).
Certains de nos amis spaghettophiles ont fait l'effort de s'attaquer à des westerns américains, nous nous devons de leur rendre la pareille. C'est avec plaisir d'ailleurs, car l'exercice intellectuel est des plus intéressants.

Je n'ai pas encore vu "le dernier face-à-face" (je l'attends), mais sitôt que ce sera fait, j'en livrerai un point de vue dont j'espère qu'il sera davantage analytique que critique (on peut rêver ! :mrgreen:).
Cuacuacocomekiki ? (Averell Dalton)
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Sartana
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Message par Sartana »

Breccio a écrit :le personnage de Siringo (William Berger) suit, sur un mode mineur, la même évolution que celui de Beauregard : d'abord partisan de l'efficacité à tout crin, il retrouve son humanité en découvrant, horrifié, les excès dont "son" camp est capable--on peut lui opposer le personnage du traître (interprété par Aldo Sambrell, si mes souvenirs sont bons), tout comme le personnage de Fletcher est opposé à celui de Beauregard.
Très juste Breccio, j'ai homis de parler du personnage de Siringo (génial William Berger, comme souvent) qui est à plus d'un titre intéressant, comme tu l'as dit. Petit oubli que tu as bien réparé ! :wink:
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mortimer
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Message par mortimer »

je partage entiérement l'avis de Sartana :D sur ce film qui est effectivement le chef d'oeuvre absolu du western spaghetti (hors Leone).

Le film est travaillé dans les moindres détails (quelle richesse dans les acteurs de second rôle !!!) et il posséde de nombreuses scènes sublimes (lorsque Tomas Milian au début du film manifeste de la pitié pour Gian Maria Volonté dont la force dit-il réside dans son cerveau, l'attaque de la banque, ou bien lorsque Gian Maria Volonté interroge, avant de le tuer, un agent de la pinkerton infiltré dans la horde sauvage).

A noter une scène qui reste longtemps dans les mémoires : lorsque la jeune femme à qui Gian Maria Volonté tend la main dans le désert préfére sauver la vie de l'enfant plutôt que la sienne... Le film repose sur plusieurs bonnes idées : l'association de "la tête et les jambes" en quelque sorte, et la fascination que l'on éprouve aussi souvent pour son contraire. Mais aussi le véritable visage de la barbarie qui a souvent un aspect plus "civilisé" que l'on ne pense et inversement l'idée qu'une seconde chance est toujours possible pour tout le monde...Bref c'est beau et on ne s'en lasse pas
:applaudis_6:
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Breccio
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Message par Breccio »

mortimer a écrit :... Mais aussi le véritable visage de la barbarie qui a souvent un aspect plus "civilisé" que l'on ne pense...
Pour nourrir votre réflexion, une citation du roman que je suis en train de traduire ("Ombres sur le Nil", par Edward Whittemore, à paraître sans doute cet automne chez Robert Laffont) :
"les Barbares ont un rôle à remplir dans l’histoire, car lorsqu’ils arrivent à nos portes, ils nous dispensent de porter un jugement sur nous-mêmes. L’espace d’un bref instant, notre sauvagerie innée est rejetée par-delà les murailles de la cité et nous pouvons nous réjouir en toute complaisance, de notre vertu civique retirer de la suffisance."
B.
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mortimer
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Message par mortimer »

personnellement chaque fois que je regarde ce film je m'interroge : est-ce que Gian Maria Volonté interpréte le rôle d'un honnête homme qui s'enfonce peu à peu dans la violence ou bien s'agit-il plutôt d'un homme qui dévoile sa véritable nature cachée sous un verni de civilisation ?. Dans le premier cas il s'agirait d'une mutation alors que dans la deuxième hypothése ce serait une sorte de renaissance. Je penche plutôt pour la deuxième solution : celle d'un homme qui se découvre tel qu'il est et qui visiblement éprouve de la jouissance devant ce nouvel état (il le dit d'ailleurs à l'agent de la Pinkerton avant de le tuer). En revanche l'idée de mutation par un mimétisme au contact des autres bandits me paraît moins marquée car jamais dans le film Gian Maria Volonté ne manisfeste aucune forme de remord et l'on sait que toute mutation s'accompagne toujours d'une certaine forme de résistance. Ici rien de tel mais la force du scènario est de ne jamais nous donner une véritable réponse le film entretient le doute en sorte que nous pouvons nous dire qu'en chacun de nous sommeille une bête féroce...
:num2
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Breccio
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Message par Breccio »

mortimer a écrit :personnellement chaque fois que je regarde ce film je m'interroge : est-ce que Gian Maria Volonté interpréte le rôle d'un honnête homme qui s'enfonce peu à peu dans la violence ou bien s'agit-il plutôt d'un homme qui dévoile sa véritable nature cachée sous un verni de civilisation ?. Dans le premier cas il s'agirait d'une mutation alors que dans la deuxième hypothése ce serait une sorte de renaissance. Je penche plutôt pour la deuxième solution : celle d'un homme qui se découvre tel qu'il est et qui visiblement éprouve de la jouissance devant ce nouvel état (il le dit d'ailleurs à l'agent de la Pinkerton avant de le tuer). En revanche l'idée de mutation par un mimétisme au contact des autres bandits me paraît moins marquée car jamais dans le film Gian Maria Volonté ne manisfeste aucune forme de remord et l'on sait que toute mutation s'accompagne toujours d'une certaine forme de résistance. Ici rien de tel mais la force du scènario est de ne jamais nous donner une véritable réponse le film entretient le doute en sorte que nous pouvons nous dire qu'en chacun de nous sommeille une bête féroce...
:num2
Dans le mille, Mortimer (avec un tel pseudo, ça n'a rien d'étonnant :mrgreen: ).
C'est l'une des qualités de ce film, de présenter des personnages complexes et qui évoluent au fil de l'intrigue. Leur complexité est accrue de ce qu'ils ne repréesentent pas la même chose pour toutes les "forces" en présence : Beauregard n'est qu'un vulgaire chef de bande pour les autorités, c'est un leader charismatique pour sa communauté -- Fletcher, qui veut se poser en leader charismatique, devient lui un chef de bande.
Pour rebondir sur ta remarque, je me souviens que, tout juste avant sa rencontre avec Beauregard, Fletcher déchire une page du livre qu'il lit pour la jeter sur un lézard-- signe qu'il était déjà mûr pour sa transformation ?
Par la suite, je trouve éloquent son attitude de "fan" face au vieux brigand jadis célèbre -- il vénérait en secret les outlaws du Far West.
Faut vraiment que je revoie ce film ;-)
B.
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Message par mortimer »

Breccio a écrit :
Dans le mille, Mortimer (avec un tel pseudo, ça n'a rien d'étonnant :mrgreen: ).
C'est l'une des qualités de ce film, de présenter des personnages complexes et qui évoluent au fil de l'intrigue. Leur complexité est accrue de ce qu'ils ne repréesentent pas la même chose pour toutes les "forces" en présence : Beauregard n'est qu'un vulgaire chef de bande pour les autorités, c'est un leader charismatique pour sa communauté -- Fletcher, qui veut se poser en leader charismatique, devient lui un chef de bande.
Pour rebondir sur ta remarque, je me souviens que, tout juste avant sa rencontre avec Beauregard, Fletcher déchire une page du livre qu'il lit pour la jeter sur un lézard-- signe qu'il était déjà mûr pour sa transformation ?
Par la suite, je trouve éloquent son attitude de "fan" face au vieux brigand jadis célèbre -- il vénérait en secret les outlaws du Far West.
Faut vraiment que je revoie ce film ;-)
B.
hum bien observé Breccio, comme dit l'autre tu connais la musique :wink:

En fait le passage que tu cites est effectivement révélateur car jamais un estimable professeur (c'est ainsi que l'on nous présente Gian Maria Volonté : au milieu des livres et des élèves) ne pourrait faire cela car détruire un livre (on pense aux autodaffé) c'est précisément le signe de la négation de la civilisation. Ce qui me frappe aussi chez lui c'est cette énergie qu'il dégage. Un peu comme si le besoin de violence semblait proportionnel à l'attente qui le précéde. Trop longtemps à l'écart Fletcher (sermoné au début du film par le directeur de son école) fini par libérer la violence qui sommeille en lui.

:sm19:
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Sartana
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Message par Sartana »

Tout à fait d'accord avec vous deux...
À mon sens, un autre point est marquant de l'évolution de Fletcher : lorsqu'il désire Marisol, une fille habitant avec les bandits... Il n'est pas avec eux depuis bien longtemps, mais cherche déjà à faire partie des coups à se faire respecter. Pour cela, il va violer la fille, puis se battre à mains nues (lui qui est tuberculeux et taillé comme une ablette) avec le mec de Marisol (Nello Pazzafini). Et ce qu'il désire se réalise puisqu'après cet acte, Beauregard l'accepte à la table de ceux qui préparent les hold-ups. Fletcher, en plus de se métamorphoser, est un tactitien qui suit un plan malsain pour accéder au pouvoir. Vous avez dit Machiavelique ?... :twisted:
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mortimer
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Message par mortimer »

à propos du hold-up de la banque dont parle Sartana j'adore le comédien qui reste en dernier dans la banque avant d'ouvrir le feu sur Siringo. Ce passage à l'image du film est très soigné. D'ailleurs l'attaque de la banque avec d'un côté le gamin qui parle à Tomas Milian et de l'autre Siringo (alias william Berger) qui attend le bon moment pour agir est un vrai régal ! C'est aussi une étape important pour Fletcher : désormais il sait qu'il peut dominer sa peur en revanche de retour au camp il montre toute sa froideur en ne parlant que de l'argent oubliant au passage la capture ou la mort des autres.
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akpstyl
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Message par akpstyl »

Ça fait déjà un bout de temps que je ne l'ai pas revu celui là, mais c'est un western Italien que j'ai vraiment aimé. Ce qui m'a le plus plû c'est comment les deux personnages détaignent l'un sur l'autre, ou alors comme l'a supposé Mortimer est ce qu'ils ne dévoilent pas leur "vrai" personnalité. Je me demande aussi si les protagonistes ne sont pas fatigué de leur vie, l'un de la violence et pense à se ranger et l'autre d'être faible et frustré et se transforme en le pire des salopards... bref un film qui donne beaucoup de refléxion :)
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mortimer
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Message par mortimer »

akpstyl a écrit : Je me demande aussi si les protagonistes ne sont pas fatigué de leur vie, l'un de la violence et pense à se ranger et l'autre d'être faible et frustré et se transforme en le pire des salopards... bref un film qui donne beaucoup de refléxion :)
oui je pense aussi souvent à cette idée. On sent bien en effet que le personnage de Milian en tant que chef d'une désormais importante communauté aspire à autre chose qu'au statut de vulgaire chef de bande. D'ailleurs la façon dont les autres parlent de lui est aussi révélatrice, ils montrent plus que du respect pour lui, en fait ils en parlent comme d'un guide et Milian agit comme tel pesant sans cesse le pour et le contre dans ses choix, bref tout le contraire d'un individualiste forcené. Gian Maria Volonté est lui beaucoup plus difficile à cerner, en fait cette envie de devenir un homme d'action le pousse précisément à aller toujours plus loin. On notera au passage que le personnage de Frank Harris (alias jack Lemmon) dans le film cowboy de delmer daves lui ressemble sur ce point un peu. Le petit réceptionniste du grand hôtel de Chicago est lassé de cette vie et rêve de grands espace. Mais lui aussi va connaître une incroyable transformation au point à la fin du film de devenir totalement sans pitié. Sauf que au final il comprend son erreur et il redevient humain, tandis que Volonté meurt avec la certitude d'avoir raison dans ses choix et là est toute la différence entre les deux film : Daves montre deux parcours et à la fin il souligne combien l'un est malsain tandis que Sollima fait certes mourir son héros mais ne dénonce pas sa déviation au contraire il le laisse mourir en lui faisant dire : "pourquoi j'avais tant de rêves en tête, tant de choses à accomplir ..." comme je le disais le film est très fort de ce point de vue car il nous laisse à nous autres spectateurs la possibilité de choisir et en outre il nous invite aussi à nous souvenir que la frontière entre le bien et le mal n'est pas dans la société ou dans la prétendue civilisation mais plutôt au fond de nous :D
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