La mort tragique de Leland Drum - The Shooting - 1966 - Monte Hellman - Warren Oates
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- As de la gâchette
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- Enregistré le : 14 sept. 2004 20:30
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La mort tragique de Leland Drum - The Shooting - 1966 - Monte Hellman - Warren Oates
Western que j'ai loué cette semaine à mon vidéoclub
ma note : 8,5/10
c'est un western à suspense, avec des personnages qui en disent le moins possible (surtout Jack Nicholson, en tueur à gage très laconique) et dont l'objectif n'est jamais vraimant précisé qu'à la fin; c'est du reste à mon avis ce qui fait que le film est très prenant, inquiétant également; très bonne interprétation de Warren Oates qui tient le rôle principal, bien entouré par la charmante mais redoutable Millie Perkins;
c'est l'histoire du meurtre d'un homme (un prospecteur), entrainant une réaction de fuite de la part d'un de ses compagnons dont le frère (Warren) va se metter à la recherche, en parrallèle avec une jeune femme qu'il accompagne sans se douter que ses intentions sont plus ou moins similaires, mais qui va bientôt prendre la direction des choses...
A noter que les paysages de canyons arides et de déserts qui ponctuent tout le film dans son déroulement, sont superbes !!
ma note : 8,5/10
c'est un western à suspense, avec des personnages qui en disent le moins possible (surtout Jack Nicholson, en tueur à gage très laconique) et dont l'objectif n'est jamais vraimant précisé qu'à la fin; c'est du reste à mon avis ce qui fait que le film est très prenant, inquiétant également; très bonne interprétation de Warren Oates qui tient le rôle principal, bien entouré par la charmante mais redoutable Millie Perkins;
c'est l'histoire du meurtre d'un homme (un prospecteur), entrainant une réaction de fuite de la part d'un de ses compagnons dont le frère (Warren) va se metter à la recherche, en parrallèle avec une jeune femme qu'il accompagne sans se douter que ses intentions sont plus ou moins similaires, mais qui va bientôt prendre la direction des choses...
A noter que les paysages de canyons arides et de déserts qui ponctuent tout le film dans son déroulement, sont superbes !!
Re: "La mort tragique de Leland Drum"(1966)-Warren
J'apprecie beaucoup le travail de monte hellmanun realisateur qui merite toutes nore attention
je propose et recherche tous westerns américains.
ymdb.com/user_top20_view.asp?usersid=20346
(copyrigth by james)
ymdb.com/user_top20_view.asp?usersid=20346
(copyrigth by james)
"THE SHOOTING " de Monte Hellman
J'ai vu pour la première fois "The Shooting" en 1968 au studio de l'Etoile Rue Troyon à Paris. Je l'ai vu plusieurs fois toujours dans la même salle, puis au quartier latin à plusieurs reprises.
A chacune de ses programmations parisiennes, j'achetais un ticket et le nombre dut dépasser la dizaine. Plus tard, j'ai acheté la VHS, puis le DVD (import US sans sous-titres) et ne sais plus combien de fois avoir mis en marche mon lecteur pour regarder M.Perkins conduire Warren Oates, Nicholson et Hutchins vers une fin stupéfiante.
"The shooting" est le plus énigmatique des westerns, le plus dépouillé, aux antipodes des grossières imitations italo-espagnoles regorgeant de cadavres et de pératades. C'est l'histoire d'une longue chevauchée où chacun s'épie, se suspecte.
Warren Oates en guide résigné est remarquable et Jack Nicholson n'était pas encore le cabot qu'il est devenu. Difficile aussi d'oublier le visage fermé, tavelé de taches de rousseur de Millie Perkins et la course éperdue de Will Hutchins arrêtée par un Nicholson implacable.
"The shooting" est un film envoûtant, fascinant, inoubliable, magnifiquement photographié par Gregory Sandor. C'est après "Johnny Guitare" mon western préféré, juste avant "L'aventurier du rio grande". Trois westerns, trois chefs-d'oeuvre.
Dans ce film Jack Nicholson semble s'être inspiré du personnage de Palance dans "L'homme des vallées perdues" : même costume, même laconisme, même cynisme.
L'autre western de M. Hellman : "L'ouragan de la vengeance" est un film plus simple , réaliste et en ce sens très réussi.
Les 2 films furent tournés simultanément près de Kanab dans l'Utah magnifique région (comme tout le sud-ouest des Etat-Unis) que j'ai eu le bonheur de traverser.
A noter aussi que tous les deux ont été exploités en France dans leur langue originale avec sous-titres, pas de VF. "L'ouragan de la vengeance" est sorti en vidéo et en français sous un autre titre (me semble-t-il ?). "The shooting" est sorti en 1982 chez RCA vidéo dans une mauvaise copie sous-titrée.
DVD :"The shooting" et "Ride in the whirlwind" (import US zone 0)chez VCI home vidéo versions restaurées avec en bonus les commentaires de M.Perkins, Monte Hellman, Dennis Bartok, le tout sans sous-titres.
CHIP
Scénario de "The shooting" (emprunté au programme d'époque lors de sa sortie au studio de l'Etoile)
Gashade (Warren Oates) revient à la mine qu'il a quittée quelques jours auparavent et trouve Coley (W.Hutchins) seul qui lui explique que, pendant son absence, leurs deux associés, Leland Drum et le frère de Gashade, sont allés à la ville et en sont revenus ivres.
Le frère de Gashade a pris ses affaires et a immédiatement quitté la mine. Au matin, Leland Drum a été tué par un tireur invisible alors qu'il prenait son café.
Une femme(M.Perkins) arrive à la mine et demande à Gashade de la guider à travers le désert. Il accepte à condition que Coley les accompagne.
Dès le début du voyage Gashade a l'impression qu'en fait la femme poursuit quelqu'un, puis, très vite, il sent qu'ils sont eux-mêmes poursuivis...
Scénario de "Ride in the whirlwind" :(emprunté au programme d'époque lors de sa sortie au studio Marigny)
En pré-générique 3 hommes masqués attaquent une diligence. Il y a mort d'homme.
Quand le film commence, on trouve 3 cavaliers, chevauchant dans la montagne. Ils arrivent à une baraque et demandent à passer la nuit ainsi que la nourriture pour leurs chevaux.
Les occupants de la baraque ne sont autres que les bandits qui ont attaqué la diligence. Les cavaliers mettent leurs chevaux dans le parc et s'installent à proximité de la baraque pour passer la nuit.
Au petit jour, une troupe venue de la ville attaque la baraque. Les cavaliers se trouvent ainsi pris entre deux feux, sans chevaux pour fuir et sans avoir la moindre possibilité de justifier leur innocence. Le reste du film nous montre leurs efforts pour s'échapper.
CHIP
A chacune de ses programmations parisiennes, j'achetais un ticket et le nombre dut dépasser la dizaine. Plus tard, j'ai acheté la VHS, puis le DVD (import US sans sous-titres) et ne sais plus combien de fois avoir mis en marche mon lecteur pour regarder M.Perkins conduire Warren Oates, Nicholson et Hutchins vers une fin stupéfiante.
"The shooting" est le plus énigmatique des westerns, le plus dépouillé, aux antipodes des grossières imitations italo-espagnoles regorgeant de cadavres et de pératades. C'est l'histoire d'une longue chevauchée où chacun s'épie, se suspecte.
Warren Oates en guide résigné est remarquable et Jack Nicholson n'était pas encore le cabot qu'il est devenu. Difficile aussi d'oublier le visage fermé, tavelé de taches de rousseur de Millie Perkins et la course éperdue de Will Hutchins arrêtée par un Nicholson implacable.
"The shooting" est un film envoûtant, fascinant, inoubliable, magnifiquement photographié par Gregory Sandor. C'est après "Johnny Guitare" mon western préféré, juste avant "L'aventurier du rio grande". Trois westerns, trois chefs-d'oeuvre.
Dans ce film Jack Nicholson semble s'être inspiré du personnage de Palance dans "L'homme des vallées perdues" : même costume, même laconisme, même cynisme.
L'autre western de M. Hellman : "L'ouragan de la vengeance" est un film plus simple , réaliste et en ce sens très réussi.
Les 2 films furent tournés simultanément près de Kanab dans l'Utah magnifique région (comme tout le sud-ouest des Etat-Unis) que j'ai eu le bonheur de traverser.
A noter aussi que tous les deux ont été exploités en France dans leur langue originale avec sous-titres, pas de VF. "L'ouragan de la vengeance" est sorti en vidéo et en français sous un autre titre (me semble-t-il ?). "The shooting" est sorti en 1982 chez RCA vidéo dans une mauvaise copie sous-titrée.
DVD :"The shooting" et "Ride in the whirlwind" (import US zone 0)chez VCI home vidéo versions restaurées avec en bonus les commentaires de M.Perkins, Monte Hellman, Dennis Bartok, le tout sans sous-titres.
CHIP
Scénario de "The shooting" (emprunté au programme d'époque lors de sa sortie au studio de l'Etoile)
Gashade (Warren Oates) revient à la mine qu'il a quittée quelques jours auparavent et trouve Coley (W.Hutchins) seul qui lui explique que, pendant son absence, leurs deux associés, Leland Drum et le frère de Gashade, sont allés à la ville et en sont revenus ivres.
Le frère de Gashade a pris ses affaires et a immédiatement quitté la mine. Au matin, Leland Drum a été tué par un tireur invisible alors qu'il prenait son café.
Une femme(M.Perkins) arrive à la mine et demande à Gashade de la guider à travers le désert. Il accepte à condition que Coley les accompagne.
Dès le début du voyage Gashade a l'impression qu'en fait la femme poursuit quelqu'un, puis, très vite, il sent qu'ils sont eux-mêmes poursuivis...
Scénario de "Ride in the whirlwind" :(emprunté au programme d'époque lors de sa sortie au studio Marigny)
En pré-générique 3 hommes masqués attaquent une diligence. Il y a mort d'homme.
Quand le film commence, on trouve 3 cavaliers, chevauchant dans la montagne. Ils arrivent à une baraque et demandent à passer la nuit ainsi que la nourriture pour leurs chevaux.
Les occupants de la baraque ne sont autres que les bandits qui ont attaqué la diligence. Les cavaliers mettent leurs chevaux dans le parc et s'installent à proximité de la baraque pour passer la nuit.
Au petit jour, une troupe venue de la ville attaque la baraque. Les cavaliers se trouvent ainsi pris entre deux feux, sans chevaux pour fuir et sans avoir la moindre possibilité de justifier leur innocence. Le reste du film nous montre leurs efforts pour s'échapper.
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Re: "THE SHOOTING " de Monte Hellman
Personnellement, j'ai "The Shooting" en vf, sous le titre français "Le visage de la haine", western au sujet duquel je partage entièrement ton avis, Chip, http://westernmovies.fr/forum/viewtopic.php?t=1135 ; celui-ci a pourtant semble t'il été exploité en France sous le titre "La mort tragique de Leland Drum", c'est du moins ce qu'en rapporte plusieurs ouvrages dont "Le Western" de Christian Viviani; ce film est disponible dans quelques vidéoclubs encore aujourd'hui (sorti chez Manhattan Vidéo) dans les années 85-86, ou sur des sites de ventes.
A propos de The Shooting
"The shooting" est bien sorti en France sous son titre américain, en VO uniquement. Le titre The shooting était effectivement sous-titré français "La mort Tragique de Leland Drum" mais il n'y avait pas de VF.
CHIP
CHIP
Re: "THE SHOOTING " de Monte Hellman
dan duryea a écrit :
Personnellement, j'ai "The Shooting" en vf, sous le titre français "Le visage de la haine",
Je l'ai également en vf. Le titre que tu énonce , peut être est ce tout simplement celui de la version belge qui aurait été doublée en français? Nombreux sont les westerns à avoir un titre français différent pour leur exploitation en Belgique. So long.
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- As de la gâchette
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Oui, encore un peu de temps tout de même... http://westernmovies.free.fr/Forums/vie ... php?t=1318
Je repêche ce vieux topic, ayant visionné ce film récemment. Film captivant avec une ambiance mystèrieuse, que j'ai trouvé à la limite du style fantastique, surtout pour sa musique. Les acteurs sont merveilleux et on peut s'en douter avec warren oates et nicholson (dans un rôle de salaud comme on les aime). On ne s'ennuie pas devant ce film, bien court cependant (78 min), le début nous mets directement dans l'ambiance, et la fin mes amis est surprenante, par contre j'ai pas tout compris ('tite cervelle quand tu nous tiens). Bref à découvrir absolument!!!!
Une 'tite note ? ben je lui donne 8/10.
Une 'tite note ? ben je lui donne 8/10.
Excellent western, énigmatique et atypique, mais sans tomber dans l'exercice de style, c'est à dire que tout reste crédible et réaliste jusqu'au dénouement, qui effectivemment est sans-doute volontairement peu clair et sujet à interprétations allégoriques ou autres... Les acteurs sont formidables. Le film n'est pas long, et c'est ausi l'une de ses forces, à une époque ou le moindre film de gorille dure trois heures
- Sartana
- Shérif
- Messages : 2952
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- Localisation : Dans la vallée des vautours
+1
Un film où l'on dirait que le moindre mot prononcé coûte 3000 $ à chacun des protagonistes... Une actrice remarquable, un Jack Nicholson plus cynique que jamais, une histoire captivante : c'est selon l'adage consacré un grand film à petit budget.
Un film où l'on dirait que le moindre mot prononcé coûte 3000 $ à chacun des protagonistes... Une actrice remarquable, un Jack Nicholson plus cynique que jamais, une histoire captivante : c'est selon l'adage consacré un grand film à petit budget.
"Il suffit de franchir les limites de la violence individuelle qui est criminelle,
pour atteindre la violence de masse qui... qui fait l'histoire..." Brad Fletcher dans Le dernier face à face
pour atteindre la violence de masse qui... qui fait l'histoire..." Brad Fletcher dans Le dernier face à face
Personne a écrit :Sartana, tu as un coeur de pierre!
Moi je n'y ai pas résisté, L'Ouragan de la vengeance est pas mal mais The Shooting m'a complétement scotché à l'écran (à en faire de la buée!).
Il s'agit d'un film extrêmement particulier dont le style se situerait aux antipodes du baroque « léonien » : réalisme, épure et ambiguité sont les termes qui me semblent les plus adéquats pour définir l'approche de Monte Hellman. (le Gerry de Gus Van Sant s'en rapproche beaucoup)
Les cow-boys de The Shooting sont sales, crasseux même. Leurs jeans sont raides de poussière, leurs gilets souvent en loques, les selles de chevaux sont lourdes, le soleil brûle et le désert est aussi beau qu'aride...très peu de westerns peuvent se targuer d'afficher un tel degré d'authenticité.
Le réalisateur met à terre tous les grands mythes de l'Ouest américain et nous montre des hommes remplis de doutes. Cette incertitude pesante se propage très vite dans l'esprit du spectateur grâce à l'utilisation intelligente de divers procédés narratifs (on ne sait rien du passif de chaque personnage, le scénario est elliptique et lance de nombreuses pistes qu'il laisse en suspens...) et visuels (beaucoup de chose se passe dans le hors-champ).
« Hellman dilue les codes du western à tel point que le spectateur perd ses repères.
Qui suit qui ? Qui traque qui ? Plus on avance dans le film plus les personnages deviennent opaques, voire parfois se confondent. Le temps se décompose, la structure narrative éclate, Hellman multiplie les ellipses et The Shooting se transforme de plus en plus en pur exercice mental. »
(extrait de la très pertinente analyse d'O.Bitoun trouvée je sais plus où, )
De plus, les dialogues sont peu nombreux, souvent très codés et énigmatiques. En fait ce sont plus les comportements et les attitudes des protagonistes qui nous guident. Hellman veut vraisemblablement modifier notre rapport au film.
Par exemple, en donnant à de nombreux plans une durée inhabituellement longue, il nous force à investir le métrage pour tenter de déceler des éléments de réponse à nos interrogations au détour d'un regard, d'un rictus ou de gestes a priori anodins.
Tous ces éléments, associés à la beauté de la photographie et l’ambiguïté provoquée par Jack Nicholson assurent à ce Shooting un suspens âpre et tendu. Suspens qui subsiste une fois le film terminé, car l'oeuvre laisse suffisamment de liberté au spectateur pour permettre de multiples interprétations pertinentes.
La réappropriation du récit par le spectateur est, vous l'avez compris, au coeur de l'approche cinématographique de M.Hellman et fait toute la particularité de ce film: il ne sera pas le même pour tous. Chacun, selon ses désirs ou son inconscient, verra « son » Shooting.
Le mien valait bien 9/10
Il s'agit d'un film extrêmement particulier dont le style se situerait aux antipodes du baroque « léonien » : réalisme, épure et ambiguité sont les termes qui me semblent les plus adéquats pour définir l'approche de Monte Hellman. (le Gerry de Gus Van Sant s'en rapproche beaucoup)
Les cow-boys de The Shooting sont sales, crasseux même. Leurs jeans sont raides de poussière, leurs gilets souvent en loques, les selles de chevaux sont lourdes, le soleil brûle et le désert est aussi beau qu'aride...très peu de westerns peuvent se targuer d'afficher un tel degré d'authenticité.
Le réalisateur met à terre tous les grands mythes de l'Ouest américain et nous montre des hommes remplis de doutes. Cette incertitude pesante se propage très vite dans l'esprit du spectateur grâce à l'utilisation intelligente de divers procédés narratifs (on ne sait rien du passif de chaque personnage, le scénario est elliptique et lance de nombreuses pistes qu'il laisse en suspens...) et visuels (beaucoup de chose se passe dans le hors-champ).
« Hellman dilue les codes du western à tel point que le spectateur perd ses repères.
Qui suit qui ? Qui traque qui ? Plus on avance dans le film plus les personnages deviennent opaques, voire parfois se confondent. Le temps se décompose, la structure narrative éclate, Hellman multiplie les ellipses et The Shooting se transforme de plus en plus en pur exercice mental. »
(extrait de la très pertinente analyse d'O.Bitoun trouvée je sais plus où, )
De plus, les dialogues sont peu nombreux, souvent très codés et énigmatiques. En fait ce sont plus les comportements et les attitudes des protagonistes qui nous guident. Hellman veut vraisemblablement modifier notre rapport au film.
Par exemple, en donnant à de nombreux plans une durée inhabituellement longue, il nous force à investir le métrage pour tenter de déceler des éléments de réponse à nos interrogations au détour d'un regard, d'un rictus ou de gestes a priori anodins.
Tous ces éléments, associés à la beauté de la photographie et l’ambiguïté provoquée par Jack Nicholson assurent à ce Shooting un suspens âpre et tendu. Suspens qui subsiste une fois le film terminé, car l'oeuvre laisse suffisamment de liberté au spectateur pour permettre de multiples interprétations pertinentes.
La réappropriation du récit par le spectateur est, vous l'avez compris, au coeur de l'approche cinématographique de M.Hellman et fait toute la particularité de ce film: il ne sera pas le même pour tous. Chacun, selon ses désirs ou son inconscient, verra « son » Shooting.
Le mien valait bien 9/10
the shooting
Mon western préféré avec Johnny Guitar...